Le filet de sécurité comme bonne pratique face à l’incertitude

(Greenhalgh, Finucane, Mercer, & Selfe, 2020)

But : Promouvoir le filet de sécurité comme bonne pratique

Méthodes : Éditorial + exemples cliniques

Limites : Point de vue d’auteur

En pratique :

– Travailler en collaboration avec la personne pour monitorer les symptômes : Alliance thérapeutique, prise de décision partagée.
-Utiliser le temps comme outil de raisonnement : résolution des symptômes ou développement de drapeaux rouges.
– Une communication claire est nécessaire
– Anticiper les patients à risque

Element importants:

  • Fournir de l’information (spécifique sur les drapeaux rouges)
  • Autonomiser le patient à reconnaitre les drapeaux rouges et consulter à temps (quand)
  • Conseils sur comment et où consulter
  • Expliquer l’évolution naturelle
  • Donner des consignes écrites
  • Documenter dans le dossier le fait d’avoir mis en place un « filet de sécurité »

Écueils :

  1. Information correcte n’a pas été donnée
  2. Explications non entendues / comprises (façon d’expliquer)
  3. Contenu peu clair

Greenhalgh, S., Finucane, L. M., Mercer, C., & Selfe, J. (2020). Safety netting; best practice in the face of uncertainty. Musculoskeletal Science and Practice, 48(May), 102179. https://doi.org/10.1016/j.msksp.2020.102179

Programme d’auto-exercices isométriques versus wait-and-see pour le tennis elbow

(Vuvan, Vicenzino, Mellor, Heales, & Coombes, 2019)

Buts : Étudier les effets à 8 semaines d’un programme d’auto-exercices isométriques non supervisés en comparaison a une approche attentiste pour le tennis elbow unilatéral sur la douleur, fonction, amélioration globale et la force de serrage indolore.

Méthodes : Étude contrôlée randomisée. Inclusion 18-70 ans, LET unilatéral >6 semaines, douleurs >2 en moyenne, provoquée par 2 des tests suivants : serrage, palpation, étirement, contraction résistée, réduction de la force de serrage indolore. Exclusion : autre diagnostique, autre plainte MSK > au tennis elbow, problème neuro, inflammatoire, systémique, traitement dans les 3 mois précédents, trauma majeur, fracture ou opération dans l’année précédente. Tous les patients ont reçu des consignes verbales et écrites sur l’auto-traitement et l’ergonomie. Le groupe exercice a eu en plus : des informations sur un programme de 8 semaines d’exercices quotidiens isométriques progressifs sur-mesure par rapport à leur contraction maximale volontaire. Un journal d’exercices pour mesurer l’adhérence et les symptômes était à remplir chaque jour. L’adhérence a été mesurée en % des 56 sessions réalisées. Évaluateur à l’aveugle, randomisation informatique (stratifiée entre les patients avec douleurs <5 ou >6 au départ). Mesures : PRTEE, GROC, serrage indolore. Analyse statistique. 533 sujets on répondu 40 sélectionnés n=21 exercice, n=19 wait & see. Suivi de 98%.

Résultats : Le groupe exercice avait un meilleur score PRTEE à 8 semaines en comparaison du groupe attentiste (SMD -0.92, 95% CI -1.58 to -0.26, P = 0.006). Pas de ≠ pour le GROC ou le serrage indolore. 90% ont complété plus de 71% des sessions prescrites. Pas d’évènement indésirable. L’utilisation d’interventions conjointes était similaire entre les 2 groupes.

Limites : Puissance de calculée sur le PRTEE pas les 2 autres mesures. Uniquement des patients non-sévères. Programme <10min / jour.

En pratique : Ce protocole de d’auto-traitement par les exercices isométriques a un effet modéré sur le PRTEE en comparaison au groupe attentiste, mais pas sur le GROC ou le serrage à 8 semaines.

Vuvan, V., Vicenzino, B., Mellor, R., Heales, L. J., & Coombes, B. K. (2019). Unsupervised Isometric Exercise versus Wait-and-See for Lateral Elbow Tendinopathy. Medicine and Science in Sports and Exercise, 52(2), 287–295. https://doi.org/10.1249/MSS.0000000000002128

Est-ce que l’efficacité des exercices thérapeutiques et des techniques de mobilisations offrent des indications pour le traitement de l’épicondylite médiale / latérale ?

(Hoogvliet, Randsdorp, Dingemanse, Koes, & Huisstede, 2013)

Buts : Évaluer les preuves d’efficacité des exercices thérapeutiques et des techniques de mobilisation pour l’épicondylite médiale et latérale.

Méthodes : RS sur 4 bases de données, 2 reviewers indépendants ont extrait et évalué la qualité méthodologique des données. Articles en Français, Allemand, Néerlandais, et Anglais. La qualité a été évaluée selon un score (Furlan). L’hétérogénéité des données n’a pas permis une méta-analyse, d’où l’utilisation de la synthèse des meilleures preuves.

Résultats : Niveau de preuve modéré pour un effet à court terme du stretching + exercices de renforcement comparé aux US + frictions. Effets à court et moyen terme des manipulations cervicales et thoraciques en adjonction au travail concentrique et excentrique + mobilisation de poignet et avant-bras chez les patients avec épicondylite latérale. Pour tous les autres traitements, des preuves limitées, conflictuelles ou absentes ont été trouvées.

Limites : Pas de méta-analyse, niveau de preuve faible (1 article de haute qualité, le reste modéré ou faible).

En pratique : Nous n’avons pas de preuves fortes pour le traitement de l’épicondylite. A notre connaissance actuelle, la meilleure option reste les exercices thérapeutiques, le stretching, +/- la TMO en adjuvant.

Hoogvliet, P., Randsdorp, M. S., Dingemanse, R., Koes, B. W., & Huisstede, B. M. A. (2013). Does effectiveness of exercise therapy and mobilization techniques offer guidance for the treatment of lateral and medial epicondylitis? A systematic review. British Journal of Sports Medicine, 47(17), 1112–1119. https://doi.org/10.1136/bjsports-2012-091990

Traitement de la tendinopathie latérale de coude

(Coombes, Bisset, & Vicenzino, 2015)

Buts : Compiler les preuves scientifiques et avis d’experts sur la physiopathologie, la présentation clinique, les diagnostics différentiels, les facteurs pronostiques et leur utilité dans la rééducation. Création de recommandations pour la kinésithérapie incluant la prescription d’exercices thérapeutiques, les adjuvants et la pharmacothérapie.

Méthodes : Non-détaillées. Analyse de la littérature par experts.

Résultats : Pathologie fréquente chez les 35-54 ans, 1-3%de la population générale, risque accru chez les fumeurs, joueurs de tennis et travailleurs manuels. Pathologie d’évolution spontanément favorable à un an (83 à 90% des patients rapportent une amélioration) bien que pas toujours complète. A un an, 1/3 des patients présentent toujours des symptômes malgré le traitement. Part importante de récurrence. 5% des patients ne sont pas améliorés par traitement conservateur et ont une chirurgie aux résultats variables.

Pathologie multimodale (modèle du continuum + changement neuro-moteurs et nociceptifs). Examen : reproduction à la mise en charge du tendon (triade douloureuse). Exclure les autres causes possibles. Évaluer le coude, épaule, cervicales et colonne thoracique. PRTEE-F et test de serrage indolore ainsi que PSFS sont des tests fonctionnels fiables et reproductibles pour mesurer la fonction et son évolution. L’imagerie peut exclure pas diagnostiquer. Pas d’association entre la sévérité de l’imagerie et des symptômes. Facteurs pronostiques : Stade, sévérité et limitations fonctionnelles, sensibilisation centrale, douleur cervicale ou de l’épaule associée, limitations neuro-motrices, facteurs psychosociaux / lié au travail. Traitements : médicaux : AINS en phase aiguë, injections non recommandées car retardent la récupération, antidépresseurs / antiépileptiques si sensibilisation centrale, PRP pas de preuves d’efficacité, prolothérapie, patchs d’oxyde nitrique après 6 mois de rééducation sans progrès si associés avec remise en charge. TMO : bénéfices à court terme si associée aux exercices. Pas de données sur le type, l’intensité, la fréquence ou la durée des exercices. Actuellement il est recommandé de graduellement augmenter la contrainte en se focalisant sur les extenseurs du poignet. Du fait de l’hétérogénéité des présentations => dosage individualisé selon stade sévérité et demande fonctionnelle initiale.

Risque bas : Éducation, conseils automédication = wait & see + rééducation après 6-12 semaines si pas d’amélioration.

Risque modéré : 8 à 12 semaines de rééducation recommandées.

Risque haut (PRTEE-F >54) sensibilisation centrale : gestion de la douleur puis rééducation.

Imagerie indiquée uniquement si échec kinésithérapie, et si pas de diagnostique différentiel, essayer patchs oxyde nitrique ou PRP + kiné.

Limites : Recommandations (pas une étude, méthodologie inconnue)

Coombes, B. K., Bisset, L., & Vicenzino, B. (2015). Management of Lateral Elbow Tendinopathy: One Size Does Not Fit All. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 45(11), 938–949. https://doi.org/10.2519/jospt.2015.5841

Est-ce que les exercices devraient être douloureux dans la gestion des douleurs MSK chroniques ? Une revue systématique avec meta-analyse

(Smith, Hendrick, O Smith, & Al., 2017)

Buts : Comparer les effets des exercices dans lesquels la douleur est autorisée / encouragée en comparaison avec les exercices indolores sur la douleur, la fonction ou l’incapacité chez les patients avec des douleurs chroniques musculosquelettiques dans des essais contrôlés randomisés.

Méthode : Revue systématique 9 articles inclus, au total 385 participants avec des douleurs >3mois.

Résultats : Différence petite mais significative en faveur des exercices dans la douleur à court terme, preuve de qualité modérée, petite taille d’effet (-0,27) sur la douleur rapportée par le patient. Il semble qu’il n’y ait pas de différence dans la douleur reportée par les patients à moyen et long terme ; qualité modérée à basse. Les instructions quant à la douleur étaient différentes, il n’est pas clair si cela a eu un effet.

Limites : Aucune des études n’a enregistré les niveaux de douleur pendant les exercices. La formulation des consignes (douleur / pas de douleur) peut potentiellement affecter les résultats, les effets des consignes ne sont pas clarifiés. Les études incluaient diverses zones, lombalgie, douleurs d’épaules, douleurs achilléennes, douleurs plantaires.

En pratique : Cela impacte les conseils / conversations avec les patients. La douleur pendant les exercices dans les douleurs chroniques n’est pas dangereuse et n’empêche pas les progrès.

Smith, B., Hendrick, P., O Smith, T., & Al., E. (2017). Should Exercises be painful in the management of chronic msk pain. BJSM, 1–10. https://doi.org/10.1136/bjsports-2016097383

Cinématique normale de la colonne cervicale supérieure lors du test de flexion rotation (FRT) – Mesures in vivo en utilisant l’IRM

(Takasaki et al., 2011)

Buts : Les objectifs de cette étude étaient 1) d’évaluer la fiabilité de la mesure des mouvements cervicaux supérieurs par le FRT en comparant à l’IRM et 2) d’étudier la validité du FRT.

Méthodes : Étude IRM sur 12 femmes sans pathologie.

Résultats : Le FRT est une mesure valide et fiable (fiabilité substantielle) de la rotation de la colonne cervicale supérieure (mieux encore si réalisé 2 fois plutôt qu’une). Norme 45° de chaque côté. Positif si <33°.

Limites : Petit échantillon, sujets sains, uniquement composé de femmes, jeunes (22 ans en moyenne), de taille 141cm en moyenne.

En pratique : Le FRT est une méthode valide et fiable de la rotation de C1-C2.

Takasaki, H., Hall, T., Oshiro, S., Kaneko, S., Ikemoto, Y., & Jull, G. (2011). Normal kinematics of the upper cervical spine during the Flexion-Rotation Test – In vivo measurements using magnetic resonance imaging. Manual Therapy, 16(2), 167–171. https://doi.org/10.1016/j.math.2010.10.002

Introduction aux effets placebo et nocebo sur la démangeaison et la douleur par suggestions verbales

(Van Laarhoven et al., 2011)

Buts : Étudier les effets placebo et nocebo induits par suggestion verbale sur la démangeaison et la douleur.

Méthode : 105 femmes ont été assignées à l’un des 4 groupes: (démangeaison nocebo n=36 vs contrôle n=20 ou douleur nocebo n=33 vs contrôle n=16). Les sujets groupes démangeaison / douleur nocebo étaient avertis par une suggestion verbale que 95% des individus sains allaient ressentir démangeaison / douleur et les groupes contrôles une suggestion neutre suggérant que seulement 5% pouvaient expérimenter une démangeaison et 5% de la douleur et sinon ne ressentiraient rien. Tous les groupes ont été testés pour les stimuli mécaniques (Filaments de Von Frey), stimuli électriques ionophorèse d’histamine. Ensuite les groupes nocebo ont eu un nouveau stimulus d’ionophorèse ; avec soit une suggestion placebo suggérant une réduction de la démangeaison/ douleur ou contrôle avec le même gel mais une suggestion que tout le monde ressent démangeaison ou douleur mais pas l’autre selon le groupe. Tous les groupes ont rempli une EVA de douleur et de démangeaison avant et toutes les 30sec pendant et après le test.

Résultats : Les sujets ayant reçu une suggestion verbale induisant une attente plus importante de douleur ont reporté plus de douleur que les sujets ayant reçu une suggestion induisant une attente de moindre douleur. Les sujets ayant reçu une suggestion verbale d’attente de démangeaison avaient des niveaux de démangeaison plus importants que ceux ayant eu une suggestion d’attentes faibles de démangeaison. L’effet nocebo induit par suggestion verbale est apparu plus fort pour la démangeaison que la douleur. Les niveaux de démangeaison ont diminué d’autant plus que les suggestions de la réduction de démangeaison étaient données par rapport aux suggestions de réduction de la douleur. Alors que la réduction de la démangeaison n’était pas significative lorsqu’il était suggéré que la démangeaison était réduite en comparaison aux suggestions neutres et idem pour la douleur.

Limite : Uniquement des femmes, d’une université des Pays-Bas, échantillon petit. Partie 2 possible effet d’habituation à l’histamine. Le contexte de laboratoire peut-être un facteur confondant. Manque un groupe contrôle sans attentes. Uniquement sujets sains. Taille d’effet faible MIDC non atteint, niveaux de démangeaison / douleur faibles en général.

En pratique : La démangeaison / douleur peut être induite simplement par suggestion verbale. La perception de différents stimuli ambigus peut être influencée par les suggestions négatives de telle façon qu’une attente négative peut influencer l’intensité de la démangeaison ou douleur ressentie.

Van Laarhoven, A. I. M., Vogelaar, M. L., Wilder-Smith, O. H., Van Riel, P. L. C. M., Van De Kerkhof, P. C. M., Kraaimaat, F. W., & Evers, A. W. M. (2011). Induction of nocebo and placebo effects on itch and pain by verbal suggestions. Pain, 152(7), 1486–1494. https://doi.org/10.1016/j.pain.2011.01.043

Fiabilité, validité et précision diagnostique de la palpation du nerf sciatique, tibial et péronéal commun dans l’examen des douleurs référées dans la jambe dans la lombalgie.

(Walsh & Hall, 2009)

But : Le but de cette étude était de déterminer la fiabilité, la validité et la précision diagnostique de la palpation manuelle des nerfs sciatique, tibial, et péronéal commun dans l’examen des douleurs de jambe liées à la lombalgie.

Méthode : 45 sujets. La palpation a été comparée au Lassègue +Slump. Inclusion : Patient avec présence d’une douleur dans la jambe unilatérale liée à une lombalgie, 18 à 70 ans, parlant Anglais. Exclusion : signe de pathologie sérieuse, ATCD de chirurgie de la colonne ou maladie neurologique ou incapacité à tolérer le processus d’évaluation. Palpation du nerf sciatique au point médian de la ligne entre le grand trochanter et de la tubérosité ischiatique ; du nerf tibial à sa division au milieu du pli de la fosse poplitée ; et du nerf péronéal à son passage derrière la tête de la fibula pour s’enrouler sur le col de celle-ci. Palpation bilatérale simultanée. Positive si douleur ou inconfort sur une jambe ou sur une jambe plus que sur l’autre. Après la palpation les PPT (Seuils de douleurs à la pression) ont été mesurés aux 3 mêmes endroits. 3 mesures, 10 secondes de repos, jambe asymptomatique puis l’autre, moyenne des 3 mesures utilisée. Tests du proximal au distal. Un second examinateur a réalisé à l’aveugle le SLUMP + SLR. Pour chaque test une reproduction des symptômes empirée par la flexion dorsale de cheville était considérée comme test positif. Positif si Slump ET SLR positifs. Les 20 premiers sujets on fait la même chose avec un 3e examinateur pour mesurer la fiabilité inter testeur.

Résultats : Fiabilité : accord substantiel pour la palpation. K=0,7-0,8. La fiabilité aux PPT a démontré une excellente fiabilité inter-tester.

Validité : Il n’y avait pas de ≠ significative dans les PPT entre les côtés sur aucun des nerfs des sujets qui étaient négatifs à la palpation. Chez les sujets positifs à la palpation, la moyenne des PPT étaient significativement moindres que sur le côté symptomatique en comparaison au côté sain pour chaque nerf.

Limites : Petit échantillon et 100% australien, SLR & Slump ne sont pas des gold standard.

En pratique : Cette étude soutient l’utilisation de la palpation nerveuse à l’examen clinique, avec des preuves d’une excellente fiabilité, précision diagnostique et validité pour la palpation manuelle de 3 sites pour les nerfs du membre inférieur.

Walsh, J., & Hall, T. (2009). Reliability, validity and diagnostic accuracy of palpation of the sciatic, tibial and common peroneal nerves in the examination of low back related leg pain. Manual Therapy, 14(6), 623–629. https://doi.org/10.1016/j.math.2008.12.007

Validité de l’examen clinique sensitif pour détecter une dégénérescence des petites fibres nerveuses

(Ridehalgh, Sandy-Hindmarch, & Schmid, 2018)

Buts : Étudier la validité des tests cliniques pour évaluer les petites fibres nerveuses en utilisant le Syndrome du Canal Carpien (SCC) comme modèle de neuropathie.

Méthodes : Étude prospective transversal. La présence du SCC était testée par biopsie cutanée. 85 patients avec SCC étaient évalués avec des Neurotips et un test sensitif quantitatif (T°). Un sous-groupe de 51 SCC a été testé avec cure-dents et pièces de monnaie.

Résultats : Aucun test en isolation n’a une validité suffisante. Cependant, le test pique-touche a un RV+3,94 et Sp=0,88 et peut contribuer à diagnostiquer positivement une dégénérescence des petites fibres (pas le cure-dents). Un résultat négatif au test avec la pièce de monnaie froid et tiède a un RV- 0,14, Se=0,98 et peut aider à exclure le diagnostic. Plus l’atteinte est sévère, plus il est facile d’avoir un diagnostic certain, plus l’atteinte est légère plus il est difficile d’exclure la pathologie.

Limites : Étude sur le membre supérieur, peut-être différent dans d’autres zones corporelles moins innervées. Exclusion des autres neuropathies des petites fibres et d’autres pathologies pouvant être présentes en clinique. Les ratios de vraisemblance +/- sont faibles, l’étude met en avant quel test est le meilleur indicateur parmi des outils relativement faibles. L’utilisation de contrôles peut augmenter le Sp et RV+.

En pratique : Utiliser le pique-touche en premier, si positif alors on peut diagnostiquer l’atteinte. Si négatif, faire la détection chaud/froid avec la pièce de monnaie pour exclure la pathologie. On ne peut avoir qu’une suspicion clinique, le gold standard est nécessaire pour confirmer le diagnostic.

Ridehalgh, C., Sandy-Hindmarch, O. P., & Schmid, A. B. (2018). Validity of Clinical Small–Fiber Sensory Testing to Detect Small–Nerve Fiber Degeneration. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 48(10), 767–774. https://doi.org/10.2519/jospt.2018.8230

Tests de contrôle moteur de mouvements de la colonne lombaire ; évaluation de la différence entre lombalgiques et contrôles sains

(Luomajoki, Kool, de Bruin, & Airaksinen, 2008)

Buts : Déterminer si le nombre de tests positifs parmi les six tests actifs de contrôle moteur (CM) sont différents entre patients lombalgiques et contrôles sains + si ≠ selon la durée de la lombalgie.

Méthodes : Étude contrôle de cas, pas d’aveugle, 108 patients 102 contrôles, cas consécutifs allemands, lombalgiques (sans radiculopathie), 12 évaluateurs. 3 essais, explications orales, + démonstration si nécessaire. 6 tests (Tests de Luomajoki) dans un ordre défini. Analyse statistique.

Résultats : Groupes comparables, 2,21 (P) vs 0,75 (C) tests positifs. Différence statistique, large taille d’effet. Il y a une différence significative entre les patients chroniques et aigus, ainsi qu’entre subaigu et chroniques, mais pas entre les groupes aigus et subaigus. Plus les patients sont chroniques, plus il y a de tests positifs.

Limites : Étude cas / contrôles, pas de recherche de facteurs confondants. Différence clinique petite. Résultats non communiqués (quels tests + et quels tests – parmi les 6). Pas d’aveugle + diagnostique subjectif.

En pratique : Il peut y avoir une différence dans le nombre de tests de contrôle moteur chez les patients lombalgiques et plus les patients sont chroniques plus il tend à y avoir de tests positifs. L’évaluation du CM au travers des tests de Luomajoki pourrait être utile chez les patients lombalgiques. En revanche les tests n’ont pas été évalués (en termes de validité), et que les effets du traitement du CM n’ait pas été démontré efficace.

Luomajoki, H., Kool, J., de Bruin, E. D., & Airaksinen, O. (2008). Movement control tests of the low back; evaluation of the difference between patients with low back pain and healthy controls. BMC Musculoskeletal Disorders, 9(1), 170. https://doi.org/10.1186/1471-2474-9-170