Voici le témoignage d’Alice qui a accepté de vous partager son histoire et son vécu de sa sciatique. Elle a écrit ce post et m’a autorisé à vous le partager ici.
Section 1 : la spirale

Tout a commencé en octobre 2018, j’avais 26 ans. Après une sortie vélo un peu mouvementée, je me réveille, du jour au lendemain, dans l’incapacité de me lever physiquement. Une douleur m’irradie et m’empêche d’utiliser mon dos : il s’agira en fait d’une sciatique de la jambe gauche. On me prescrit alors un traitement à base d’anti-inflammatoires ainsi qu’une bonne dose de repos totalement alitée en attendant que le mal passe (à mon plus grand regret). Cette spirale aura duré presque trois ans et eu lieu par épisodes : j’enchainais traitement médicamenteux et repos total tous les deux- trois mois. Et au delà de la douleur physique, invisible pour les autres, j’ai commencé à ressentir un véritable mal être. Je me posais sans cesse cette question : “comment expliquer ce qui m’arrive alors que j’ai toujours veillé à avoir une hygiène de vie impeccable ?” ancienne athlète de haut niveau, pratique courante du sport, pas d’alcool, pas de tabac… Je m’étais mise en tête de trouver la cause mécanique de mon mal de dos.
Section 2 : fin de la spirale et début de la kinésithérapie

Durant ces trois années, j’ai développé une peur du mouvement. Par peur d’avoir mal au dos, j’évitais par précaution tous les clichés possibles et imaginables : ne pas porter de charges lourdes, ne pas se baisser sans plier les genoux, arrêter le sport… Bref, éviter au maximum de solliciter mon dos pour le protéger. Et malgré toutes ces précautions, j’enchainais les épisodes douloureux et ne parvenais toujours pas à en trouver la cause. Jusqu’en juin 2021. La prise d’anti-inflammatoires ne faisait pour la première fois plus effet. Je souffrais véritablement jour et nuit, et ne dormais quasiment plus car la douleur me réveillait. On me prescrit alors une IRM dont la conclusion sera une hernie discale: je suis immédiatement orientée vers un spécialiste pour faire des infiltrations. Sauf que cette procédure me terrorise car l’un de mes proches ne l’a pas bien vécu. Je décide donc de prendre l’avis de plusieurs médecins et l’un d’eux me propose d’essayer la kinésithérapie.
Section 3 : ce que j’ai appris avec le kiné

Je ne connaissais pas vraiment le monde de la kinésithérapie, mais j’y fondais beaucoup d’espoir. Dès la première séance, je me rends compte que je suis très mal informée au sujet des lombalgies (comme finalement la plupart d’entre nous) et que mettre mon corps au repos était une véritable erreur. En parallèle des séances de kinésithérapie, je recommence progressivement à avoir une vie normale et à ne plus avoir peur de solliciter mon dos (port de charges, reprise du sport…). Etant très impliquée dans ce processus, je réalise d’ailleurs mes exercices entre les séances avec assiduité. Je me sentais mieux, mais pas sortie d’affaire : ma progression est très oscillante et je ressens constamment cette sensation de faiblesse au niveau de ma jambe gauche. J’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi je ne guérissais pas alors que je prenais cette démarche thérapeutique très au sérieux. C’est en lisant un article de recherche sur la lombalgie que j’ai eu un déclic : j’ai compris que le mal que je ressentais n’était pas forcément lié à un facteur mécanique mais pouvait être lié à un facteur psychologique. J’ai donc réalisé que, d’une part, j’avais trop d’attentes envers mon kiné, ce qui créait une pression psychologique défavorable, et d’autre part, je faisais mes exercices de façon robotique sans vraiment essayer de ressentir les effets sur mon corps et savoir in fine ce qui me faisait du bien ou pas. Frustrée de ne pas trouver de cause mécanique depuis toutes ces années, je continue également de creuser l’aspect psychologique en remontant mon passé jusque 2018. Et je réalise que cette année est particulièrement riche en émotions car elle est celle de la perte de l’un de mes parents, justement quelques mois avant le déclenchement de ma lombalgie. Etant de nature à tout intérioriser, il est très probable que mon mal-être se soit donc exprimé via cette lombalgie. Ayant accepté tout cela, j’ai abordé mes séances de kiné sous un nouvel angle : à l’écoute de mon corps et surtout pleine de résilience. Et les séances sont devenues de plus en plus efficaces.
Section 4 : ma vie aujourd’hui

Je suis aujourd’hui capable de gérer la douleur, c’est à dire, cibler les exercices qui me sont bénéfiques en fonction du mal que je ressens. Je ne suis pas encore guérie, je ne le serais peut-être jamais, mais je suis heureuse d’avoir repris une vie (presque) normale !